Mon parcours
Je suis né à Grenoble, au pied des montagnes.
Enfant, j’ai souvent déménagé (Etat Unis, Pau, Bourges, Grenoble à nouveau, Paris, puis plus tard le Québec et le Cameroun). J’y ai découvert la diversité des modes de vie et appris l’adaptation.
Très tôt je passionne pour les artistes du XXème siècle et parmi eux, Picasso et Matisse. Je m’intéresse surtout à leur évolution artistique. J’aime regarder comment les œuvres marquent les étapes d’un processus de recherche constant.
Je décide que je serai un artiste.
Je découvre le théâtre : l’excitation de l’événement, la chaleur du public, de la troupe, de la scène, la jubilation de jouer à être un personnage.
En parallèle je m’intéresse à la psychologie; et en terminale, je découvre la philosophie. Mon professeur de philo – qui n’est autre que Pierre Péju – me prête une biographie de Wilhem Reich qui me passionne.
Je dessine, j’écris, je fais de la photographie, je joue, je mets en scène mes camarades.
Je me vois plus tard en metteur en scène de cinéma.
A 18 ans, je monte à Paris pour faire des études de cinéma. Le diplôme d’ENS Louis Lumière en poche, je poursuis mes études l’Université, à Jussieu : Maîtrise en Etudes Cinématographique. C’est le moment où je regarde un film par jour : richesse de la diversité des points de vue, des situations, des parcours héroïques. Et une Licence de Lettres Modernes : plaisir des mots, de chercher la formule juste, d’encapsuler l’expérience en la nommant au plus juste.
Je poursuis ma formation quelques mois à Montréal et pars dix-huit mois en Service National en Coopération au Cameroun, comme animateur culturel et audiovisuel. C’est là que je découvre que je suis un français, et que j’appartiens à une histoire. Je me réjouis de la richesse créative et colorée de la langue française, bien vivante. Dans la chaleur tropicale, « un grand n’est pas petit » : j’apprends laborieusement à me confronter et à négocier. Tout est plus grand : le risque de vivre et le risque de mourir.
De retour à Paris, je commence à travailler sur des tournages.
Je découvre la puissance d’une équipe de tournage : une organisation militaire au service de la vision du réalisateur. Pour « Le Peuple Migrateur », Jacques Perrin voulait filmer des oies cendrées en vol et avoir la sensation de voler avec elles. Tout le monde croyait cela impossible, mais nous l’avons fait !
En parallèle, j’écris et produit mes propres films. Dans les courts métrages que je réalise, j’exprime mon mal-être existentiel, mes difficultés à rencontrer l’autre et à vivre une vie satisfaisante. Dans les documentaires, je vais à la rencontre du monde, en articulant l’humain et le social.
Je travaille deux ans pour un magasine documentaire pour ARTE : « Chemins d’artistes » – dans lesquels nous suivons des processus de création artistique.
Je rencontre le clown-Gestalt et ce sera mon premier chemin thérapeutique. J’y retrouve la joie de créer ensemble, le plaisir du jeu – et avec la Gestalt-Thérapie, je découvre la profondeur d’un chemin de transformation.
Je vois ma vie évoluer, je fais des choix, je renonce tranquillement à ce qui m’enfermait.
Dans le clown, mes aspirations esthétiques autant qu’existentielles et spirituelles trouvent un terrain de jeu pour se déployer. Attiré par la puissance de la méthode, je me forme à la Gestalt-Thérapie à l’Ecole Parisienne de Gestalt.
Je me forme aussi au clown et je fonde plusieurs collectifs avec qui nous créons des spectacles semi-improvisés. Avec l’équipe du Grand Bazar Vivant, pendant 5 ans, nous animons la Péniche Antipode à Paris avec une soirée différentes chaque mois autour d’un thème, avec des chansons, des clowns, des textes. C’est de ce processus qu’est né Alberstein mon personnage de clown.
Je commence à animer les groupes de Clown-Gestalt en 2008, et je n’ai depuis lors pas cessé de me réinventer. Dans ce cadre, je cherche à développer les ressources de chaque situation. Comment faire rire ? Comment transformer le bloqué en beauté ? Comment surprendre ? Comment être vivant, engagé, libre, faire respecter ses limites ? Comment être créateur et créature ? Comment trouver cette spontanéité consciente que le Bouddha nous enseigne ? Comment bâtir un espace sécurisé, à la fois structuré et chaotique, qui facilite l’exploration de soi-même en relation et le développement de la créativité. Cette Relation Créatrice, c’est le fond duquel émergent des formes vivifiantes, créatrices de nouveaux possibles, à l’infini.
Voici quelques mots sur mon parcours, tel que je peux le dire aujourd’hui. C’est avec toute la densité de cette une vie curieuse que j’accompagne à présent les personnes qui viennent à moi. Et nous traçons ensemble de nouveaux chemins de vie.